MORTS POUR LA FRANCE - GUERRE DE 1914-1918 - GUERRE DE 1939-1945

La Grande guerre de 1914-1918

1er aout 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la France.

Le Frasnois, s’affaire à la fenaison, aux moissons et ne peut croire à l’imminence de la tragédie où il va être entraîné avec la Patrie toute entière.

20 hommes sur 100 habitants dans la commune du Frasnois seront mobilisés, autant dire toutes ses forces vives. Leurs noms et leurs devenirs seront développés dans une partie consacrée à l’architecte Jules Pelletier qui a érigé, en leur souvenir, le monument aux Morts en face de l’Eglise du Frasnois.

Ce sont donc les femmes, les enfants, les vieillards qui vont assurer les rudes travaux dans les fermes  au fil des saisons sachant qu’à l’époque l’eau et l’électricité n’existent pas et que  rien n’est mécanisé dans les exploitations du plateau où les hivers sont connus pour leur rigueur Et la vie continue dans le village avec les problèmes ruraux habituels auxquels s’ajoute l’anxiété du devenir des 20 jeunes hommes partis au front.

Au fur et à mesure du déroulement de la grande guerre, le conseil municipal Frasnois votera  régulièrement des secours pour diverses causes.

Ce qu’on peut tirer des registres du Conseil municipal entre 1914 et 1921

En 1912, Léon LAMY, lunetier à La Fromagerie (Maison actuelle d’Odette et Sylvain CRINQUAND) avait élu maire du Frasnois.  Dès le début de la guerre, il a 3 fils sous les drapeaux et son cœur ne tient pas : il meurt dès le 18 août 1914. C’est l’adjoint, Louis ROY, qui va faire fonction de maire jusqu’à sa démission. Le 7 Juillet 1918, le Conseil Municipal nomme Marcien ROUX comme maire. Luc  FELIX lui succédera au retour de la paix.

·        4 octobre 1914, vote d’un crédit de 50 F pour achat de laine afin de confectionner des chaussettes pour nos soldats par les personnes de bonne volonté de la commune ;

·        11 février 1915, vote d’un crédit de 50 F pour indemniser les pays envahis et de 50 F pour être distribué aux Belges. Un crédit de 125 F est à distribuer aux soldats de la commune présents sous les drapeaux ;

·        25 octobre  1915, Louis ROY, adjoint président, donne connaissance de l’appel fait en faveur des pays envahis par les barbares ainsi que le soulagement à apporter aux prisonniers et propose de voter la somme de 100 F à l’unanimité ;

·        4 décembre 1915, vu la rareté de la main d’œuvre qui ne peut plus suffire aux travaux indispensables de la culture le Conseil demande que :

o   Les chefs de famille soient dispensés de la prestation en nature pour l’année 1915 en totalité ;

o   La tâche des chefs de famille qui ont un ou plusieurs de leurs membres mobilisés soit réduite de moitié ;

·        1ER octobre 1916, le conseil vote un crédit de 50 F pour les orphelins de guerre de Franche-Comté  et du territoire de Belfort .

·        22 décembre 1916, vote de 150 F pour les militaires de la commune ;

·        23 août 1918, le Maire lit l’ordre de réquisition  du bétail ;

·        23 février 1919, vote de 50 F de secours aux soldats tuberculeux de la guerre dans le Jura ;

·        28 décembre 1919, vote de 565 F pour le banquet des démobilisés ;

15 février 1920, vote d’un crédit de 200 F pour ériger un monument digne de ceux dont il rappellera le souvenir  et demande une subvention à l’Etat ;

·        18 décembre 1921, cérémonie en mémoire des soldats morts pour la France. Le conseil demande au Préfet l’autorisation de paiement des dépenses du 11 novembre 1921 (350 F) et de l’inhumation du soldat GUYETAND  ramené du front (50 F).

Il est  à remarquer que durant  la guerre,  le Conseil municipal n’oublie jamais  en janvier de chaque année de procéder à l’adjudication, au rabais, du remontage de l’horloge communale et de la sonnerie de midi. L’adjudicataire est chargé de graisser l’horloge avec de l’huile spéciale. Et midi doit être sonné avec la grosse cloche. Il est précisé que lorsque l’horloge sera arrêtée par défaut de remontage, l’adjudicataire sera passible d’une amende de 1 franc. Aussi, on peut supposer que c’est l’adjudicataire du moment, Félix Herman, qui a fait sonner, à la volée, les cloches annonçant l’armistice du 11 novembre 1918.


Des 13  survivants de la grande guerre, nous retiendrons,  au vu de témoignages oraux et d’écrits :

 

·        Edouard LAMY :  blessé en 1916, il terminera la gurerre comme sergent au 1er régiment de marche d’Arfrique et reviendra au Frasnois où il fut élu conseiller muncipal dès 1919.

 

·        Philippe LAMY :  adjudant au 21ème RI, fait prisonnier en mai  1918, il réussira à s’échapper  dès octobre novembre 1918  de son camp en retenant son passage bref mais combien  émouvant à Prague où il bénéficia de l’aide et du soutien des Skols, les étudiants Tchèquecoslovaques.

 

·        Léon BLONDEAU : frère de Vital , il part comme zouave en 1916. Après avoir connu Verdun, il fera aussi la guerre du Rif au Maroc.

 

·        Gaston ETIEVANT :  chasseur à pied,  qui de son vivant, n’aimait pas parler  de ce qu’il avait enduré,

o   sera  cité le 13 octobre 1918 « Le 8 janvier 1918, faisant partie de la patrouille de tête d’une section opérant un coup de main, a fait preuve de courage et de sang-froid en réussissant, malgré une vive fusillade, à s’approcher  du petit poste allemand après avoir traversé plusiers réseaux » ;

o   sera récépendiaire de la médaille militaire le 21 novembre 1918 « Chasseur d’un courage remarquable, toujours volontaire pour les missions périlleuses ; le 9 novembre faisant partie d’une patrouille de tête, a rempli parfaitement la mission qui lui était confiée malgré un feu violent de mitrailleuse et d’artillerie »

 

·        Joseph FUMEY, soldat au 229ème RI, termine son service militaire en Rhénanie.

o   Sera cité le 15 mai 1917 pour sa belle conduite et son courage.                                     La 18ème compagnie du 229ème RI, sous les ordres du lieutenant Clément, a enlevé le 4 mai tous les objectis qui lui étaient assignés, s’y est organisée, et après avoir lutté pied à pied toute la journée, s’est repliée que par ordre, sans laisser sur le terrain ni hommes ni matériel.



La guerre de 1939-1945

·        2 septembre 1939, l’affiche apposée à la Maire du Frasnois « Mobilisation générale » annonce le cataclysme de fer et de feu qui va embraser les continents.

o   11 hommes seront mobilisés : Paul Negrello, Noël Negrello , Roger Blondeau, les 3  frères GUILLOT, Joseph, Georges et Henri, Georges GRILLET, Gabriel et Henri MONNOYEUR, Henri BAVEREL et Louis BAUD ;                                                              

§  plusieurs démobilisés après mai 1940, dont Gabriel MONNOYEUR qui, ayant reçu des éclats d’obus dans les jambes, sera évacué de son stalag après environ un an d’internement

§  deux faits prisonniers le resteront pendant 5 ans : Paul NEGRELLO et Joseph GUILLOT ; La commune ne déplore aucun mort ;

·        A partir du 5 juin 1940après l'encerclement des forces franco-britanniques à Dunkerque, les armées allemandes se lancent à travers la France.

·        Le 15 juin 1940, elles font leur entrée en Franche-Comté. C’est la guerre-éclair. Dans le Jura, elles ne rencontrent pratiquement pas de résistance, l'armée française s'étant repliée sur le Haut-Doubs et la frontière suisse.

·        17 juin 1940 “C’est le cœur serré que je vous demande aujourd’hui de cesser le combat” Discours du Maréchal Pétain.

·        22 juin 1940, l’armistice signé à Rethondes a des conséquences graves pour le Jura. Son territoire est coupé en deux par la LIGNE DE DÉMARCATION. La ligne de démarcation est une véritable frontière, activement surveillée par les Allemands, qui isole la zone occupée de la “zone libre”, sans tenir compte des réalités locales, limites de commune, de propriété,  afin d’en faciliter la surveillance.

·        27 juin 1940 : Le Frasnois, comme toutes les communes, remet à l’occupant les armes de chasse.

·        De 1940 à 1942 : soldats puis gendarmes sont logés chez l’habitant jusqu’à l’invasion complète en novembre 1942.

La commune est dans la zone dite  libre car la ligne de démarcation est constituée par la Nationale 5 au Pont de la Chaux. C’est la première commune limitrophe entre zone libre et zone occupée. Il est bien certain que ses forêts épaisses constituent un terrain abrité choisi pour les passagers clandestins de ceux qui voulaient gagner la zone libre et de là la Suisse proche et neutre.

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Nous citerons    l’activité patriotique de Madeleine Jacquot-Chebance,  jeune habitante du Frasnois, qui servait d’agent de liaison. A la fin de la guerre, ses services lui valurent la Croix de Guerre.

Source :  Atelier Canopé 39  - Lons le Saunier  - les Maquis du Jura


MORTS POUR LA FRANCE

Rappel des noms des 20 mobilisés de la commune par ordre chronologique 

Les trois fils LAMY: Henri, Edouard et Philippe, enfants de Léon LAMY, lunetier à la Fromagerie élu maire du Frasnois en 1912 et qui décédera en août 1914, Joseph PROST-GARGOT, Vital BLONDEAU, Léon BLONDEAU, Pierre MOREL, X  PAGET, Maxime GUYETAND,X GRILLET, Louis RUFFIN, Gaston ETIEVANT, Joseph BINAND, Eugène GANEVAL, Marius FELIX, Luc FELIX, Félix ROY, Joseph FUMEY, Auguste OUDOT, Désiré JACQUOT.

Des 13 survivants de la grande guerre, nous retiendrons, au vu de témoignages oraux et d’écrits :

Edouard LAMY :blessé en 1916, il terminera la guerre comme sergent au 1er régiment de marche d’Afrique et reviendra au Frasnois où il fut élu conseiller municipal dès 1919.

Philippe LAMY :adjudant au 21èmeRI, fait prisonnier en mai1918, il réussira à s’échapper  dès octobre novembre 1918 *mm de son camp en retenant son passage bref mais combien émouvant à Prague où il bénéficia de l’aide et du soutien des Skols, les étudiants Tchèquecoslovaques.

Léon BLONDEAU : frère de Vital, il part comme zouave en 1916. Après avoir connu Verdun, il fera aussi la guerre du Rif au Maroc.

Gaston ETIEVANT : chasseur à pied, qui de son vivant, n’aimait pas parler  de ce qu’il avait enduré,
sera cité le 13 octobre 1918 « Le 8 janvier 1918, faisant partie de la patrouille de tête d’une section opérant un coup de main, a fait preuve de courage et de sang-froid en réussissant, malgré une vive fusillade, à s’approcher du petit poste allemand après avoir traversé plusieurs réseaux »;
sera récipiendaire de la médaille militaire le 21 novembre 1918 « Chasseur d’un courage remarquable, toujours volontaire pour les missions périlleuses; le 9 novembre faisant partie d’une patrouille de tête, a rempli parfaitement la mission qui lui était confiée malgré un feu violent de mitrailleuse et d’artillerie »
Joseph FUMEY, soldat au 229èmeRI, termine son service militaire en Rhénanie.
Sera cité le 15 mai 1917 pour sa belle conduite et son courage. La 18ème compagnie du 229ème RI, sous les ordres du lieutenant Clément, a enlevé le 4 mai tous les objectifs qui lui étaient assignés, s’y est organisée, et après avoir lutté pied à pied toute la journée, s’est repliée que par ordre, sans laisser sur le terrain ni hommes ni matériel.

Sur les vingt personnes mobilisées, sept meurent au champ d’honneur mais seuls six noms figurent sur le Monument aux Morts (cf le soldat Vital BLONDEAU).

Ce sont chronologiquement :

L’Abbé Henri LAMY à 34 ans: né le 25 décembre 1880 aux Rousses, il était lunetier avec son père à la Fromagerie avant de répondre à une vocation tardive. Il devait terminer son séminaire à Montciel quand la guerre éclata.
Soldat au 23ème RI, Henri sera tué à la Fontenelle au nord de ST Dié dans les Vosges  le 27 janvier 1915 ; les multiples recherches pour retrouver sa tombe ont été vaines

Joseph PROST-GARGOZ à 23 ans ; né le 8 août 1893 au Frasnois, cultivateur domicilié à la Fromagerie.
Mort le 10 avril 1916 à l’hôpital d’Angicourt (Oise) des suites de ses blessures.

Eugène GANEVAL à 20 ans ; né le 28 septembre 1896 au Frasnois, cultivateur domicilié au Frasnois.
Mort le 20 mai 1916, gazé à Suippes (Marne); il n’avait pas voulu suivre ses compagnons de combat, qui se réfugiaient dans les arbres. Pris dans une nappe de gaz qui stagnait sur terre, il fut atteint par sa nocivité.

Louis RUFFIN à 21 ans ; né le 18 juin 1895 au Frasnois, cultivateur domicilié au Frasnois.
Du 2ème Zouave, gravement blessé aux Dardanelles, revient au France pour être opéré et soigné; il revient quelque temps en convalescence au Frasnois et repart au front d’Orient à Salonique. Mort le 21 octobre 1916 en Orient à Florina  (Serbie) où il est inhumé.

Maxime GUYETAND à 20 ans ; né le 1er octobre 1898 au Frasnois, cultivateur domicilié au Frasnois.
Blessé gravement à une jambe, les brancardiers ne l’ayant pas trouvé , il fut abandonné et mourut d’hémorragie le 21 juillet 1918 sur le champ de bataille  à Louvois (Marne). Il fut le premier soldat ramené et inhumé au Frasnois le 11 novembre 1921.
Mort le 10 janvier 1921 au Frasnois des suites de blessures de guerre dont le nom ne figure pas sur le monument aux Morts. Son autopsie ayant été refusée par sa famille, il n’a pas pu être reconnu « Mort pour la France»,ce qui est passé pour une véritable injustice. Il fut également inhumé au Frasnois, d’abord avec sa famille, puis déplacé et installé à côté des stèles de Maxime GUYETAND et Félix ROY vers 1989 à l’initiative du maire de l’époque, M. Bernard FELIX.


Mort le 5 décembre 1918 à l’ambulance à Roullers en Belgique des suites de blessures de guerre. Initialement enterré en Belgique, sa dépouille sera ramenée au Frasnois en 1921

Vital BLONDEAU à 26 ans ; né le 7 septembre 1895 à la Perrena, cultivateur, domicilié au Frasnois.

Henri LAMY, LE PREMIER HEROS DU FRASNOIS TOMBE AU CHAMP D’HONNEUR
Correspondances Henri Lamy lorsqu’il était front durant la Grande Guerre
Le 28 décembre 1914, dans une longue lettre, Henri explique que son régiment n’avait pas eu droit à une messe de minuit car on redoutait une contre-attaque allemande. Chacun avait dû rester à son poste dans les tranchées. Sauf le séminariste autorisé à assister à l’office dans un petit pays.

L’évocation de la nuit de Noël au front rejoint d’autres récits déjà publiés.
«Dans la tranchée en avant de nous, des soldats ont chanté le minuit chrétien et les Allemands ont répondu par des chants en leur langue. Pendant la journée de Noël il ne s’est presque pas tiré de coup de fusil. Il y a même eu des endroits où les deux parties ont, pour ainsi dire, fraternisé. Les deux tranchées se trouvent à 80 m l’une de l’autre. Les soldats ont chanté et causé ensemble car il y a des Allemands qui savent le français tout comme les alsaciens de notre régiment parlent l’allemand.

Chacun sur sa tranchée, sans tirer, a chanté, a applaudi l’autre. Ceci de 5 à 7 H du soir….». Désabusé Henri termine ainsi : « Mais Noël ne durera pas toujours et un jour ceux que Noël réunissait se tireront dessus. Que voulez-vous c’est la guerre ».

Le 29 décembre 1914, Henri évoque les envois de colis et la situation du séminaire de Lons qui se vide. Il n’est pas exigeant : « Nous avons tout ce qu’il faut ! Mais envoyez la saucisse tout de même, en la faisant cuire avant. Ceci quand vous tuerez le cochon. Pour les chaussettes, je n’en aurai pas besoin avant le milieu de février. Quant au chocolat, on le trouve maintenant à 22 ou 24 sous la demi-livre… ».

Le 10 janvier 1915, Henri annonce qu’on va leur donner la nouvelle tenue, capote et képi, de couleur bleu clair, «ce sera plus chaud que les autres qui roulent depuis 5 mois ; surtout avec cela, nous serons moins visibles de loin».

Correspondances diverses à l’issue de son décès

Le 27 janvier 1915, Henri participe à l’attaque et tombe au champ d’honneur.
Le sous-lieutenant BERY écrit à Philippe, frère d’Henri, « il a été blessé grièvement et malgré les soins empressés qu’il a reçus aussitôt, il n’a pas pu survivre à sa blessure. 

Sa conduite a fait l’admiration de tous et sa mort a été vengée dans les assauts qui suivirent. Il repose non loin de l’endroit où il a trouvé glorieusement la mort avec d’autres de nos regrettés camarades ».
Un camarade écrira que «Henri, d’abord blessé d’une balle, sera fauché 10 mètres après par une mitrailleuse » En avril 1915, le lieutenant-colonel SOHIER, commandant le 23è R.I. confirme la mort d’Henri au champ d’honneur à la Fontenelle à 10 Km au nord de St Dié. Il ne peut faire parvenir les objets personnels d’Henri, son corps étant resté à proximité des tranchées allemandes et ayant dû être enterrépareux.

D’après les correspondances de l’ancien curé de Senones de 1919, c’est effectivement ce qui a dû se passer. Celui-ci a envoyé à Mme LAMY une photo de tombes creusées par le frère Henri, un bénédictin Allemand, et  écrit que la tombe est impossible à retrouver.

« Toute cette colline de la Fontenelle et du Ban de Sapt pendant les 4 années de guerre n’a cessé d’être dévastée par les bombardements ». Il a visité ce chaos affreux. « On n’y voit plus de tombes ».

Le 26 octobre 1919, le curé déconseille à Mme LAMY « le long et pénible voyage dans cette région dévastée et à cette saison déjà si froide dans nos Vosges ».

L’après-guerre
Bien entendu après la guerre, Henri a été décoré. Le « soldat brave et dévoué » est cité à l’ordre de son régiment par le maréchal PETAIN, commandant en chef des armées de l’Est. 

Le 22 septembre 1919, c’est la médaille militaire à titre posthume.

Aujourd’hui, le cimetière de la Fontenelle est une nécropole nationale où 1 382 soldats Français reposent. Au cours de la bataille de septembre 1914 à juillet 1915, 2 244 soldats Français ont été tués. Henri était des leurs. Encore en 1999, sa famille, n’en a trouvé aucune trace sur place.

Le Monument aux Morts de la Grande Guerre se distingue par ses lignes sobres et est remarquable par l’originalité de sa structure. Son architecte a évité la banalité de tant de villes et de communes qui ont représenté le légendaire poilu. L’éminent M. PELLETIER a construit le mémorial en demi-centre, en harmonie avec le porche et la courbe des fenêtres de l’église. Le monument, en pierre grise,  porte à son sommet la Croix de Guerre en pierre du Jura. A gauche et à droite, un banc de pierre, pour ceux qui aiment se souvenir et méditer.Le bon goût est poussé jusqu’à l’inscription gravée d’un vers latin de Cicéron Qui signifie. Ceciderunt sed in immortalités sont morts certes mais pour l’immortalité

Après un entretien en 1956, le Monument aux Morts a été nettoyé et hydrofugé en 2013 par l’entreprise funéraire LANAUD de Clairvaux les Lacs; Depuis son inauguration en 1925, la commune quels que soient ses maires, est toujours soucieuse d’entretenir le souvenir de ses enfants morts pour la patrie.

La commémoration traditionnelle de l’armistice du  11 novembre 1918 à laquelle toute la population est conviée, avec lecture par le Maire du message du ministre des Anciens Combattants, rappel des noms des soldats du Frasnois morts durant la grande guerre, poèmes  ou chants par les enfants de la commune, dépose d’une gerbe de fleurs sur le Monument –parfois, entonnement timide d’une Marseillaise- et respect d’une minute de silence,  se clôture par le traditionnel verre de l’amitié à la salle des Fêtes.

Celle de l’année 1941 fut étonnante et pour le moins particulière (témoignage photographique de Raymonde  JACQUOT) :
Sur deux photos, on peut observer la présence de cinq gendarmes mobiles au garde à vous pendant que l’institutrice dépose la gerbe avec des élèves et qui présentent les armes au lever des couleurs ;
Aussi,  elle eut lieu le 8 juin ; on peut effectivement se perdre en conjectures pour expliquer le choix de la date, peut-être tout simplement parce qu’elle correspond à la fête de la St Claude, patron du village ;

A cette époque, Le Frasnois était encore en « zone libre » et il fallait garder la ligne de démarcation, la frontière avec « la zone occupée » que les Allemands surveillaient à Pont de de la Chaux